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Le bien-être est une compétence

  • Le Dim 27 mars 2016

Le bien-être se met en quatre 

Les quatre constituants du bien-être tels que la science les a identifiés

D'après un entretien avec le neuroscientifique américain, Richard Davidson, connu pour ses recherches sur le cerveau des méditants.

Le bonheur

Le bien-être est une compétence

Apprendre le bien-être n’est pas fondamentalement différent qu’apprendre à jouer du violoncelle. Plus on pratique, plus on devient compétent.

D’après les recherches, le bien-être repose sur quatre constituants qui ont chacun fait l’objet d’une attention scientifique poussée.

Chacun est enraciné dans des circuits neuronaux qui sont capables de plasticité et nous savons que plus nous utilisons ces circuits, plus ils se renforcent.

Pratiquer ces quatre talents peut ainsi fournir le terrain nécessaire à un changement durable et nous aider à atteindre des niveaux de bien-être plus élevés dans nos vies.


1. La résilience 

Les choses arrivent de toutes façons et on ne peut se prémunir contre cela. Mais on peut changer sa façon d’y répondre.

La résilience, c’est la rapidité avec laquelle nous nous remettons de l’adversité : ceux qui manifestent une capacité de récupération plus rapide ont des niveaux plus élevés de bien être. Ils sont mieux protégés contre les aléas de la vie.  

Une recherche conduite à l’Université du Wisconsin-Madison proposait de se demander si ces circuits spécifiques du cerveau pouvaient être modifiés par une pratique régulière de méditation mindfullness.

La réponse est positive, mais il est nécessaire d’avoir plusieurs milliers d’heures de pratique pour voir un réel changement. A la différence des autres constituants du bien-être, il faut du temps pour améliorer sa résilience. Ce n’est pas quelque chose qui arrive rapidement mais cette perspective peut néanmoins nous motiver et nous encourager à continuer de méditer.


2. La manière de voir la vie 

Cette seconde clé du bien-être est à bien des égards, un autre aspect de la première.

Elle fait référence à la capacité de voir le positif chez autrui, de savourer les expériences positives, de voir la nature fondamentalement bonne de l’être humain

Contrairement à la résilience, de simples pratiques de  bonté et de méditations de compassion peuvent changer les circuits neuronaux concernés assez rapidement même avec des doses modestes de pratique.

En 2013 a été publiée une étude dans laquelle des individus qui n’avaient jamais médité ont été répartis au hasard dans deux groupes.

L’un des groupes a suivi une formation à la compassion laïque alors que l’autre a reçu un entrainement, basé sur la réévaluation cognitive et la gestion des émotions, issu des thérapies cognitives.

Les cerveaux des participants ont été scannés avant et après 2 semaines de stage.

Dans le groupe entrainé à la compassion, les circuits du cerveau concernés par le fait de voir positivement la vie avaient été renforcés. Après seulement 7 heures d’entrainement, soit 30 minutes de pratique quotidienne pendant deux semaines, des changements dans le cerveau étaient observables.


3. Attention

Une importante étude publiée par un groupe de psychologues sociaux d’Harvard s’intitule : « Un esprit vagabond est un esprit malheureux ».

Lors de cette étude, les chercheurs avaient utilisé des smartphones pour interroger à distance les participants alors qu’ils étaient plongés dans leur vie quotidienne. Trois questions leur étaient posées :

- Que faites vous maintenant ?

- Votre esprit est il concentré sur quelque chose que vous êtes en train de faire ou sur autre chose ?

- Etes vous heureux ou pas ?

Les chercheurs ont calculé que ces personnes passaient en moyenne 47 % de leur vie éveillée dans un état de distraction sans faire attention à ce qu’ils faisaient.

Le psychologue et philosophe américain William James dans son œuvre "Les principes de la psychologie", consacre tout un chapitre à l’attention. Il explique que la capacité de faire volontairement appel à son attention le plus souvent possible est fondamentale pour façonner la capacité de jugement, le caractère et la volonté. Et il continue en affirmant qu’une éducation qui aiguiserait l’attention serait l’éducation par excellence. Aujourd’hui, nous disposons de telles pratiques d’éducation à l’attention. 


4. Générosité

Il y a aujourd’hui pléthore de données montrant que lorsque les individus manifestent un comportement généreux et altruiste, ils activent des circuits du cerveau essentiels pour favoriser le bien-être. Des circuits activés de manière plus durable que lorsqu’ils sont soumis à d’autres types de stimulations positives comme gagner à un jeu ou obtenir un prix.

La nature humaine est fondamentalement bonne. Quand nous nous engageons dans des pratiques qui cultivent la gentillesse et la compassion, nous ne créons pas réellement quelque chose de nouveau, nous ne créons pas quelque chose qui n’existait pas auparavant. Ce que nous faisons est que nous reconnaissons, renforçons et nourrissons une qualité qui existe depuis toujours en nous.

Nos cerveaux sont constamment modifiés volontairement ou involontairement (le plus souvent involontairement).

En façonnant volontairement nos esprits, nous pouvons provoquer des modifications de nos cerveaux permettant de renforcer les quatre constituants du bien-être. 

Ainsi prenons-nous vraiment la responsabilité de notre propre esprit.

 

Source

Article paru sur le site américain dédié à la science du bonheur : GreaterGood sous le titre « The Four Keys to Well-Being »